C’est par le biais du magazine japonais Shukan Post que nous apprenons que la reconstruction de la région de Tohoku (gravement touché par le séisme en Mars 2011) ne peut avoir lieu sans l’aide des Yakuza !
Rappel des faits :
- Tohoku : Région qui couvre le nord-est de l’île de Honshu, l’île principale du Japon.
- Le 11 Mars 2011, un violent séisme a touché la région de Tohokuentraînant un gigantesque tsunami sur la région de Sendai et détériorant la centrale nucléaire de Fukushima (qui a irradié toutes les villes autour).
- En Mars 2011, un journaliste du journal Le Monde écrit un article sur l’action des Yakuza dès le lendemain de la catastrophe.
Dans un précédent article, nous découvrions que les Yakuza étaient les premiers sur place (dès le lendemain) dans la région de Tohoku pour porter assistance aux victimes de la catastrophe (relogement, don d’argent, nourritures, eaux, couvertures…).
Un journaliste de l’hebdomadaire Shukan Post s’intéresse à la reconstruction de Tohoku.
Non loin de la gare JR de la ville de Sendai, un hôtel a été utilisé comme centre d’évacuation après le grand séisme du 11 Mars 2011. Pourtant, même aujourd’hui, sept mois plus tard, l’ambiance à l’intérieur de son café est toujours assez sombre.
Trois groupes d’hommes en costume sont assis, face au journaliste. L’un des hommes jette un regard sévère sur le journaliste du Shukan Post (14 octobre 2011).
« Ne les fixez pas dans les yeux car ils pourraient mal l’interpréter. » me prévient un employé de construction. « C’est devenu le repère des Yakuza ici. » ajoute t-il.
Le commissaire général de la Police Nationale, Takaharu Ando, a intensifié les mesures visant à éliminer les activités violentes de la mafia, mais il aura fort à faire à Tohoku, où des groupes de gangs ont afflué sans parler des 23 milliards de yens en travaux de reconstruction qui aura lieu au cours de la prochaine décennie.
«Pendant de nombreuses années, les groupes yakuza ont été impliqués dans des projets de reconstruction suite à des catastrophes.», explique l’employé de la construction.
« Ils font main basse sur toutes les entreprises qui interviennent dans cette reconstruction ».
Mais les groupes que nous avons vu à l’hotel ne sont pas de la région, ils semblent être originaire de la province de Nagoya.
Nagoya est la base du Kodo-kai, une filiale du célèbre clan, Yamaguchi-gumi, la plus grande organisation criminelle du Japon.
La police de la préfecture de Aichi est en train de recueillir des informations et de surveiller les activités du Kodo-kai.
Après le séisme, il y a eu des cas de groupes non identifiés distribuant des enveloppes contenant de l’argent (30 000 yen soit 282€) aux personnes évacuées dans des centres de la ville de Minami Sanriku et Ishinomaki de la préfecture de Miyagi.
Pour éviter tout problème, les centres d’évacuation ont demandé que ces dons soient faits directement aux centres et qu’ils seront ensuite redistribués. Mais cette idée a été refusée par les clans.
Le montant total de l’aide apporté par ces groupes d’individus s’élève à plus de 50 millions de yen soit 471 144€ dès les deux premiers mois.
« La police a enquêté sur ces dons et a conclut que le Kodo-kai était impliqué», explique un journaliste local.
Il continue en disant : «En offrant de l’argent, les gangs yakuza cherchent à gagner la confiance de la population. Sans parler des municipalités qui sont séduites par cette aide. »
« Alors que la concurrence était féroce pour savoir quelle entreprise aurait le contrat pour s’occuper du nettoyage des débris de la région de Sanriku, c’est sans surprise de savoir que la compagnie choisie est tenue secrètement par une filiale yakuza.»
La police semble prendre la situation très au sérieuse. Lors d’une réunion en Mai 2011, avec différents chefs détectives de tout le pays, Le commissaire général de la Police, Takaharu Ando a dit;
« L’implication Yakuza dans le processus de reconstruction ne peut pas être autorisée. »
Toutefois, aucun dispositif n’a été mis en place depuis. D’après le journaliste local, la seule possibilité des autorités serait de divulguer les entreprises qui ont des relations avec les yakuza.
Et encore, ce ne sera pas aussi facile.
La diversité des activités Yakuza est telle qu’ils vont au-delà de la construction d’infrastructure et pèse dans la société japonaise.
Par exemple, le gouvernement a pu mettre en place des prêts à faible taux d’intérêt pour les victimes du 11 Mars 2011 grâce à la participation des nouveaux magasins (notamment les sex-shop) tenus principalement par les yakuza, qui ont ouvert dans les villes juste après la catastrophe.
L’économie de ces régions repose dans une moindre mesure sur les initiatives des clans à développer de nouvelles affaires dans des lieux en crise.
L’article conclut sur une note inquiétante, citant une raison pour le manque d’action des autorités, dû à une étroite collaboration entre la police et les yakuza :
«Ce sont de petites communautés (polices et yakuza), et ils ont tendance à traîner ensemble», confie l’employé de la construction précédemment cité dans l’article.
«Ce n’est pas parce que le chef de la police initie soudain une vague de répression anti-yakuza que cela signifie qu’il est réellement contre les yakuza. »
source : shukan post
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